Jean Basquin, alias Nordis, est un sculpteur d'art avec des
matériaux bruts, qui façonne des bêtes curieuses et des totems à partir
d'outils usagés. À (re)découvrir la semaine prochaine à Vervins.
Depuis 2010, Jean Basquin a exposé seize fois ses sculptures «
pour le plaisir ».
Jean
Basquin aime le fouillis des brocantes, la poussière des greniers… et les secrets
du passé. En un mot, l'artiste qui se fait appeler Nordis, aime la vie comme il
l'aimait enfant. Comme un chercheur d'or, au seuil de la découverte du monde.
Mais aujourd'hui plus qu'hier, l'homme, saint-michelois d'adoption, est un
orpailleur du passé et un père pour chacun des objets qu'il crée. « C'est vrai
que, globalement, j'ai du mal à me détacher de mes sculptures ». L'une de ses
premières sculptures se prénommait « Vhachette », représentait une tête de
vache forgée avec une hachette. « J'ai fini par la vendre. Je ne sais pas bien
pourquoi j'ai eu tant de mal à m'en détacher. Peut-être que je la trouvais très
esthétique… » Totems sans tabou depuis Vhachette, d'autres sculptures sont nées
des mains de Jean Basquin. « J'en façonne une par mois environ. En fait, j'ai
attrapé le virus en 2005. Depuis, c'est un plaisir que je m'offre
régulièrement. » Et qu'il offre aux autres : depuis 2010, ses créations l'ont mené
à exposer seize fois, dans les départements de l'Aisne et du Nord. À chaque
fois, c'est toujours la même scène : au moment où l'homme, retraité de la RATP,
tombe sur un fer à cheval, des boulons, ou des serpes à élaguer, il sait déjà
ce qu'il représentera sous ses doigts. Là, il y verra un bonhomme assis, un
quotidien entre les mains. Par ici, il imaginera un homme Massaï et sa tenue de
guerrier. Après, c'est une histoire de semaines pour assembler, visser et polir
ses sculptures en devenir. Depuis sept ans donc, des bêtes sauvages envahissent
son garage, des hommes sont figés dans l'acier et des totems hantent son
atelier ... Aucun tabou ne vient perturber l'imagination de Jean Basquin,
lorsqu'il fouille dans la caisse à outils des agriculteurs d'hier. « Je crois
que pour faire ce que je fais, il faut être resté un peu gamin. Je le vois dans
les expos, lorsque les enfants s'arrêtent et regardent mes objets. Ils
reconnaissent immédiatement ce que j'ai voulu désigner. Alors que les adultes
ne voient pas clairement ou y voient autre chose… » La semaine prochaine à
Vervins, à la Galerie, l'homme exposera ses sculptures aux côtés de l'un de
ses amis peintre, Jean Fernand. Une fois encore et pour entendre les
visiteurs lui dire : « C'est plutôt sympa, ce que vous faites… »
Delphine OLIVA
À
partir de ce vendredi, et jusqu'au 7 juillet à la Galerie, à Vervins. De 14
heures à 21 heures, le vendredi et de 10 heures à 18 h 30 le samedi et le
dimanche.