vendredi 16 juillet 2010

Saint-Michel en Thièrache / Un sculpteur à l'Abbaye

A partir d'un article publié le 15 juillet 2010 dans L'UNION           Mes sculptures


  IL vous accueille dans la petite salle d'exposition à l'entrée de l'abbaye, l'une de ses œuvres à la main. « Alors ? Qu'est-ce que vous voulez savoir ? »
  Et voilà Nordis assis auprès de vous, Jean Basquin de son vrai nom, l'œil bleu et vif, les mains sur les genoux, en train de réciter sagement son modeste CV.
  Son « pedigree », comme il le dit, tient en une page. Pas de nom de grandes écoles, pas de diplôme « haut de gamme ». Juste des études dans l'électrotechnique, entre Valenciennes et Lille, puis 30 ans à la RATP, en région parisienne, dans le service des études chargé, entre autre, de travailler la partie électrique du matériel roulant neuf. C'est tout. Ni plus, ni moins pour la partie « formation et expériences ».
  Le goût de l'art lui vient, d'ailleurs, de ses amis verrier, peintre ou sculpteur métallique, sans doute. Dans la catégorie « hobby » du CV, dans la partie ludique de sa vie, il y a donc ses amis mais également les chasses au trésor qu'il mène inlassablement dans les vide-greniers et les brocantes, depuis des années. Et puis, il y a l'amour de la Thiérache, né de la rencontre avec une épouse saint-michelloise.
  L'univers de Jean Basquin est fait de tout ça, de vieux outils, d'instruments de nos campagnes, de boulons, de vis, des ressorts de serpes à élaguer. Tous ces objets qui ont fait le quotidien des agriculteurs d'hier.
  Nordis, parce qu'il ne vient pas du sud, les assemble. Et de ce mariage, naissent le plus souvent des vaches et des toros, des dieux et des bêtes sauvages, des totems.
  Si Nordis aime la matière, la tronçonneuse et le fer à souder, ce n'est pas, pour autant, pour dénaturer les objets qu'il travaille.
  L'artiste se contente de les croiser, de les souder, tout au plus de les polir, mais jamais de les tordre ou de les désolidariser. La pièce reste entière, telle qu'elle a pu servir pour élaguer les champs ou ferrer les chevaux.
  Dans ses œuvres, on peut donc aisément reconnaître des taille-haies, des fers à cheval, des pelles à charbon, qui, assemblés à d'autres instruments, prennent vie.
  Une seconde vie comme un nouveau nom : la Vhachette, El Toro, NBA, Steak-Frites ou encore La Vache qui rit sont autant de surnoms avec lesquels Nordis a baptisé ses œuvres.

Delphine OLIVA

  Du 14 juillet jusqu'au 1er août 2010, dans la salle d'exposition de l'accueil de l'Abbaye de Saint-Michel.                   http://nordis.monsite-orange.fr/